Boris Herrmann : « il fallait y aller et y croire ! »
Le skipper de Malizia – Seaexplorer, 2e de la New York Vendée - Les Sables d’Olonne, a pris le temps de revenir sur sa course incroyable à son arrivée. Il évoque son option plein Nord, ses doutes mais aussi le pallier qu’il a franchi en matière de fiabilité et de performance. Confidences, sourires aux lèvres, juste après avoir sabré le champagne et avoir été félicité par Charlie Dalin.
New York Vendée :
Qu’as-tu ressenti en remontant le chenal ?
Boris Herrmann
Beaucoup de plaisir ! C’était spectaculaire de voir tout le monde qui est venu, l’enthousiasme pour la voile. Un grand merci pour les gens d’ici qui sont venus fêter ce sport. Ça n’existe qu’aux Sables d’Olonne !
New York Vendée :
Comment résumes-tu ta course ?
Boris Herrmann
J’ai eu forcément des moments de doute après mon choix osé d’aller dans le Nord. Mais à un moment, c’était trop tard, je ne pouvais plus douter, il fallait y aller et y croire. Heureusement, ça s’est finalement bien passé. Je suis content du résultat. Ce n’était pas un choix pour battre Charlie mais parce que j’étais convaincu que c’était la meilleure option pour moi.
New York Vendée :
Pourquoi avoir choisi cette option Nord ?
Boris Herrmann
Nous devions échapper à ce front. Mon idée, c’était de m’en écarter le plus possible, ce qui m’a amené à faire ce grand choix stratégique. J’étais sûr que la route Nord me conviendrait mieux.
New York Vendée :
Avez-vous douté de cette option ?
Boris Herrmann
Oui, j’ai forcément un peu douté parce que tout avait l’air fou mais quand je l’ai prise, c’était le chemin le plus court. Certes, la route de Charlie semblait plus directe mais elle comportait aussi plus de zigzags et d’empannages que mes routages.
New York Vendée :
Est-ce que tu te sens plus fort après cette course ?
Boris Herrmann
J’ai beaucoup aimé faire ce choix tout seul. Bien sûr, j’aurais pu virer de bord et me retrouver juste derrière Charlie mais la course aurait été moins excitante, y compris pour moi. J’avais envie de naviguer plus au portant, d’expérimenter le Nord avec des transitions. Je suis satisfait de mes décisions !
New York Vendée :
Tu as la sensation d’avoir passé un cap et d’avoir rejoint le rang des favoris du Vendée Globe ?
Boris Herrmann
Je pense que c’est important de féliciter mon équipe qui a réussi à faire un bateau totalement fiable. Nous n’avons plus de problèmes techniques, les foils et les voiles contribuent aussi à gagner en performance. Je profite pleinement de mon bateau. Je le connais de plus en plus, je l’apprécie de plus en plus aussi.
New York Vendée :
Les deux transatlantiques que tu viens de finir sur le podium sont de bons augures pour le Vendée Globe ?
Boris Herrmann
Oui j’en suis convaincu. J’ai pu constater que ma vitesse était correcte la plupart du temps. Même si j’étais seul la plupart du temps dans le Nord au retour, j’ai eu la sensation de vivre un peu la solitude qu’on peut éprouver au Vendée Globe.