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Une édition riche en enseignements avant le Vendée Globe !

Dernière transatlantique du calendrier avant le plus connu des tours du monde, la New York Vendée - Les Sables d’Olonne a tenu toutes ses promesses. De la statue de la Liberté au chenal des Sables d’Olonne, les skippers ont offert un spectacle riche en rebondissements, faisant preuve d’audace, de témérité et d’abnégation. Une véritable répétition générale avant le Vendée Globe dont la liste définitive des concurrents sera dévoilées le 2 juillet prochain.

Podium de la New York Vendée - Les Sables d'Olonne
Podium de la New York Vendée - Les Sables d'Olonne
© Jean Louis Carli/Alea/New York Vendée

Ce sont des images à couper le souffle qui resteront longtemps gravées dans les mémoires. Celles d’IMOCA qui se défient entre la statue de la Liberté et Manhattan lors de la majestueuse Vendée Liberty. Celles de skippers qui bataillent face à une météo si incertaine, au point de s’élancer dans des routes très distinctes avec l’Atlantique Nord comme terrain de jeu. Et puis celles des arrivées, la fameuse remontée du chenal qui suscite toujours des émotions si particulières pour ces femmes et ces hommes de mer. 

 

Vendée Liberty
Vendée Liberty
© Mark Lloyd / Alea /New York Vendée

Une course et un concentré d’innovation 

La course s’est donc achevée par des sourires et la sensation pour chaque skipper de s’être donné sans compter. C’est l’épilogue d’une aventure qui a commencé de l’autre côté de l’Atlantique. À New York, l’événement a contribué à populariser la discipline à un public plus large. Cet objectif d’internationalisation était déjà bien engagé avant même le top départ, puisque le plateau sportif comportait plus de 40% des skippers internationaux. 

Par ailleurs, la New York Vendée innovait à plus d’un titre. Pour la première fois, un départ de transatlantique en IMOCA a été donné au large, à plus de 80 milles des côtes. En cause : la volonté de préserver au maximum les écosystèmes et la faune marine. De plus, des zones de protection de la biodiversité avaient été déterminées au nord de la côte Est et autour des Açores. 

Une course riche en rebondissements 

Le cadre étant posé, place à la course. S’il était difficile au départ d’anticiper les phénomènes météo, ceux-ci ont causé bien des tourments aux skippers. Après un départ avec un vent très léger, des conditions erratiques et des grains ensuite, les skippers ont tous buté contre un front. Tous, sauf Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) et Boris Herrmann (Malizia – Seaexplorer) qui ont cravaché « mètre après mètre » dixit Dalin avant de s’échapper. Le Normand a ensuite déroulé jusqu’à l’arrivée pour s’offrir sa première victoire en solitaire dans une transatlantique en IMOCA. L’Allemand, lui, s’est élancé au Nord toute, a d’abord douté puis allongé la foulée jusqu’à l’arrivée en décrochant la 2e place.

Derrière, il a fallu se résoudre à être exclu de ce match, se fixer de nouveaux objectifs, se remobiliser en se rappelant que la course au large est toujours une affaire d’adaptation. Dans cette course dans la course, Sam Goodchild (VULNERABLE) a démâté, Jérémie Beyou (Charal, 3e) a trouvé des ressources insoupçonnés, Sébastien Simon (Groupe Dubreuil, 4e) a impressionné et Samantha Davies (Initiatives Cœur,6e) n’a jamais rien lâché au point de dépasser Yoann Richomme (Paprec Arkea, 7e) juste avant l’arrivée. Par ailleurs, hormis Sam Goodchild, tous les participants ont pu boucler la course dans les délais, ce qui démontre une nouvelle fois la fiabilité des bateaux, après ce parcours de qualification pour le Vendée Globe.  

Charal devant la statue de la liberté
Charal devant la statue de la liberté
© Mark Lloyd / Alea /New York Vendée

En attendant la liste définitive du Vendée Globe 

Les spectateurs ne s’y sont pas trompés. Autour du chenal, au ponton et au village, ils étaient nombreux à venir acclamer les skippers.  L’engouement autour de l’événement était palpable, les marins n’ont pas manqué de le relever à leur arrivée. Le public est venu célébrer la journée mondiale des océans sur le village, samedi dernier, juste avant le dénouement de la course. 

Si la New York Vendée était aussi attendue, c’est qu’elle faisait office de répétition générale pour le Vendée Globe. Un constat valable pour l’ensemble des équipes de l’organisation mais aussi pour les skippers. L’enjeu était de taille puisque leur participation permettait pour certains de finaliser leur parcours de qualification en vue du tour du monde. Dans la « course aux milles » qui contribue notamment à les départager, 4 755 milles ont été comptabilisés pour chaque concurrent, excepté Sam Goodchild, qui a comptabilisé 3 113 milles avant son abandon.

 Tableau de séléction 

Plus que jamais, la liste des 40 participants à la 10e édition du Vendée Globe se précise. Celle-ci sera dévoilée le 2 juillet prochain lors d’un point presse. À 149 jours du grand départ, le compte-à-rebours est lancé. Rendez-vous le 10 novembre prochain, pour la 10e édition du Vendée Globe.


C’est vraiment génial de remporter cette course ! Le point décisif de cette course, ça a été ce passage de front. J’ai dû tenir la barre un peu plus pour rester du bon côté. Tu donnes, tu donnes, tu sais que chaque mètre gagné va compter et ça a fonctionné. Ce succès contribue à me redonner confiance dans ma capacité à gagner. Il s’agit de ma première victoire en solitaire sur une transatlantique en IMOCA. Ce succès tombe à point nommé, ça va booster toute l’équipe avant le Vendée Globe !

Charlie Dalin

MACIF Santé Prévoyance

Arrivée du vainqueur, Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance)
Arrivée du vainqueur, Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance)
© Olivier Blanchet/Alea/New York Vendée

Je suis très heureuse de cette course. J’ai eu des performances constantes en étant dans le rythme de Justine (Mettraux), Sam (Davies) et Yoann (Richomme). Ce résultat montre qu’on a passé un nouveau pallier avec ce bateau. Nous avons validé beaucoup de choses avec l’équipe. Cette course m’a permis de beaucoup apprendre sur mon bateau et sur moi-même. Mais je me sens fatigué, je vais avoir besoin de faire un bon break avant le Vendée Globe.

Pip Hare

MEDALLIA

Arrivée de la britannique Pip Hare
Arrivée de la britannique Pip Hare
© Olivier Blanchet/Alea/New York Vendée

Cette New York Vendée – Les Sables d’Olonne n’a pas été une course facile. La météo s’est révélée complexe et les fichiers ne correspondaient jamais à la réalité sur l’eau. La flotte s’est rapidement éclatée, avec des écarts très importants en latéral et des options très tranchées, au nord et au sud. C’était incroyable à vivre. Les derniers jours de course ont été géniaux et les derniers milles, à la bagarre Romain (Attanasio), plus encore. Entre lui et moi, ça s’est finalement s’est joué à peu de chose puisque seulement deux petites minutes nous ont séparés sur la ligne d’arrivée. S’il y avait eu un tout petit plus de vent, peut-être que ça aurait tourné à mon avantage. Ça a aussi été très serré avec Clarisse (Crémer) qui ne termine pas très loin derrière.

J’étais préparé mentalement à ce que la course dure plus longtemps que prévu. J’avais vu large en termes de nourriture et d’eau mais c’est vrai que j’ai trouvé la traversée assez longue malgré tout. Le fait d’avoir enchaîné deux transats d’affilée était intéressant mais aussi important. D’une part, pour la qualification pour le Vendée Globe. D’autre part, pour valider un certain nombre de points techniques. Le bateau était en configuration « tour du monde » et donc un peu plus lourd que d’habitude. C’était vraiment un bon test. De plus, c’est toujours un plaisir d’arriver aux Sables d’Olonne. Entrer dans le chenal procure toujours de vrais frissons !

Kojiro Shiraishi

DMG MORI Global One

Arrivée très serrée entre Romain Attanasio et Kojiro Shiraishi
Arrivée très serrée entre Romain Attanasio et Kojiro Shiraishi
© Olivier Blanchet/Alea/New York Vendée

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