Il avait promis que cette matinée aurait « un avant-goût de Vendée Globe ». Et c’est ce qu’il s’est passé ce dimanche matin. La mer était bleue et bien plus calme qu’hier quand il s’offrait ses derniers surfs avant de franchir la ligne d’arrivée. Charlie Dalin a profité d’un moment toujours chargé en émotions : la remontée du chenal, ce stade à ciel ouvert qui fait le lien entre terre et mer où tant de marins se sont succédés dans l’histoire. Les images sont connues de tous mais elles sont toujours singulières parce qu’aucune course ne se ressemble et la New York Vendée l’a démontré à sa manière.
« Profiter de toutes ces petites choses agréables »
Charlie s’est plié à l’exercice et à toutes les figures imposées. Saluer les bateaux suiveurs puis les spectateurs sur la digue, se positionner longuement à l’avant de l’IMOCA, échanger des sourires avec les siens, craquer des fumigènes... Hier, il confiait « apprendre à profiter de toutes ces petites choses agréables quand elles sont là ».
Cela s'est poursuivi jusqu'au ponton, où la foule était compacte. Des photographes s’agaçaient de la perche d’un journaliste et tous tentaient de s’approcher du vainqueur à mesure qu’il avançait sur le pont. Charlie a ouvert la bouteille de champagne ; il y avait de la maîtrise dans son geste – peu de personnes ont été aspergées – ce qui en disait beaucoup sur son habitude à truster les places d’honneur.
« Le plus important, ce sera le Vendée Globe »
Le skipper a ensuite été félicité par Alain Leboeuf, président du Département de la Vendée, du Vendée Globe et de la New York Vendée, au cours d’une longue et chaleureuse accolade. Place ensuite à quelques minutes d’interview, l’occasion de rappeler, encore, que « cette victoire fait du bien ». « On peut dire que les Sables d’Olonne et la Vendée me réussissent bien, sourit Charlie. Mais je sais que le plus important, ce sera le Vendée Globe ».
Il a ensuite remonté la passerelle et s’est offert une haie d’honneur joyeuse. On ne pouvait que repenser à cette soirée du 27 janvier 2020 où il avait bouclé le Vendée Globe, où l’effervescence était palpable, où il avait le sourire malgré sa 2e place, où le scénario avait été complètement fou.
C’est le public qui a fait le lien entre les souvenirs du dernier Vendée Globe et les promesses du prochain. « On veut la même au Vendée, fais la même au Vendée », s’est époumoné un homme de l’autre côté de la rambarde. Une poignée de minutes plus tard, Charlie est monté sur scène : « je n’en doutais pas une seconde mais l’accueil vendéen est quatre étoiles ! » Il rappelle qu’il reste cinq mois de travail jusqu’au Vendée Globe. Et savoure surtout : « les victoires ne sont pas évidentes en IMOCA. Donc quand ça arrive, il faut savoir en profiter… Je suis vraiment très heureux ! »