Décidément, Charlie Dalin aura connu des départs, des arrivées et des scénarios vraiment inattendus dans sa vie de marin. Il y a eu la 2e place au Vendée Globe après avoir été le 1er à franchir la ligne, puis la Vendée Arctique bouclée en vainqueur avant même de contourner l’Islande en raison de conditions trop délicates. Il y aura bientôt la New York Vendée, celle où il a été le seul, avec Boris Herrmann (Malizia - Seaexplorer, actuellement 2e) à se faufiler au point d’avoir une avance particulièrement conséquente sur le reste de la flotte.
POUR LA 2E PLACE, AVANTAGE BORIS
Comme nombre de leaders, Charlie semble presque être facile, lui qui pointe à près de 300 milles de la ligne d’arrivée et qui devrait arriver très tôt ce dimanche. « Ça mollit un peu mais il va garder de l’air dans les prochaines heures », précise Claire Renou de la direction de course. Derrière, Boris Herrmann est bien dans les temps pour obtenir une 2e place après ce long parcours cavalier seul au Nord et cette descente express au portant. Les routages évoquent une arrivée vers 16h ce dimanche.
Le skipper allemand devrait avoir une avance sur les premiers des sudistes, Jérémie Beyou (Charal, 3e) et Thomas Ruyant (Vulnérable, 4e), attendus respectivement à 22h et 23h ce lundi. « L’écart était plus conséquent avant et ça se resserre mais Boris devrait garder la 2e place », précise Claire. Leur progression est donc conséquente, d’autant que les conditions se sont légèrement améliorées, même si Samantha Davies (Initiatives Cœur, 8e) écrivait hier que « ça tape et ça se secoue ».
Présent dans ce groupe, Sébastien Simon (Groupe Dubreuil, 5e) assure que « c’est plus facile que jeudi ». Même s’il confie « avoir taper deux fois dans la quille et le foil », il prend plaisir à « être dans le match avec des bateaux performants ». « Ça faisait longtemps que je n’avais pas eu cette opportunité », apprécie-t-il. La suite, c’est du près avec « une mer difficile au Cap Finisterre » avant « d’être libéré dans le golfe de Gascogne » et de filer jusqu’à l’arrivée.
Derrière, composer avec cet « anticyclone d’enfer »
De la 11e au 24e rang, le gros des troupes continue à progresser et à s’étalonner autour de l’anticyclone. Cette bataille oblige à prendre son mal en patience face à cette zone conséquente de vent faible qui ralentit leur progression. « Notre enjeu, c’est donc de contourner l’anticyclone des Açores qui s’est fait désirer tout le printemps et qui s’installe tranquillement en plein milieu de notre route, sourit Nicolas Lunven (Holcim-PRB, 17e), qui progresse sans bout-dehors mais qui tient bon. Il évoque des conditions « très clémentes », « assez calmes », permettant de « bien se reposer » même s’il reste « bien occupé à bord ». « Il y a toujours des choses à apprendre ! »
« On a quelques virements à faire pour contourner le bas de cet anticyclone d’enfer, confirme Conrad Colman (Imagine – MS Amlin, 16e). Avec ces vitesses, c’est un peu fade. Ce n’est pas facile de se concentrer, de rester concentré ». Le plus Français des Néo-zélandais à ses méthodes à lui : des siestes, « un peu de yoga et des étirements » pour le corps, des « podcasts et de la musique » pour l’esprit. Il faudra s’armer de patience pour l’ensemble des skippers avant de pouvoir souffler et lever les bras, une poignée de jours après le futur grand vainqueur Charlie Dalin.