Sa course en chiffres :
Heure d’arrivée : 00h 46min 31 sec
Temps de course : 13j 04h 46min
Écart avec le premier : 3j 01h 02min 01sec
Distance parcourue : 4 203.89 milles
Vitesse moyenne (sur l’orthodromie) : 10.01 nœuds
SA REACTION A CHAUD :
« C’était long, intense, lent mais aussi riche en enseignements. Ça a été une sacrée aventure avec cette collision avec un ofni qui m’a fait partir avec un bon handicap au démarrage. C’était dur et j’arrive bien rincé. Ça m’a mis dans la nécessité d’être résiliant et de m’accrocher jusqu’au bout parce qu’à un moment donné, je devais être 23e ou 24e au classement à la suite de mes problèmes au départ. Ça m’a en fait remis un peu dans le mode d’un tour du monde, avec le temps un peu lent et un peu long, avec l’impératif de garder la foi quoi qu’il arrive, mais aussi celui de croire en ses choix.
Les passages à niveaux permanents et la difficulté des prévisionnistes à sortir des fichiers météo corrects ont imposé d’être en permanence en train de régler. Dès que l’on dormait trop longtemps, on le payait cash. C’est pour ça que nerveusement, on arrive fatigué quand même. L’avantage du petit temps, c’est qu’on a moins de problèmes techniques, qu’on abime moins le bateau et donc qu’on peut aussi se concentrer sur des speed-tests. J’ai essayé de tirer profit de ça au maximum pour que ce soit le plus efficace possible pour la suite.
L’option sud, j’étais le premier à y croire. Comme je n’étais plus avec le groupe de tête, j’étais libre de mes choix, sans me mettre de pression par rapport aux autres. Ça ne pouvait pas être vraiment pire de toutes manières. Jusqu’à un certain moment, ce départ vers le sud, laissait quand même le choix de recroiser vers la flotte mais ensuite il a fallu s’engager définitivement, en visant de passer sous les Açores. Ça correspondait aussi à une volonté de ne pas abimer le bateau mais en réalité, il n’y avait pas tellement d’autres choix puisque partir au nord ou faire la route médiane, c’était conditionné par le fait d’être dans le peloton de tête au démarrage puis, ensuite, par le fait de réussir à s’extirper de ce front. Ils n’ont été que deux à réussir à le faire sur les dix-douze bateaux qui étaient bien en tête de flotte à ce moment-là.
C’est fou parce qu’on n’a jamais autant navigué en course sur une année Vendée Globe. Il faut être satisfait parce que, forcément, ça permet de tirer des enseignements, de bien s’entraîner et de voir ce que l’on peut encore faire pour améliorer des choses techniquement d’ici au départ du tour du monde. Il y a, en revanche, une fatigue mentale qui est indéniable et ça c’est vrai pour tout le monde, qu’on la ressente ou pas. Il faut donc essayer maintenant de laisser redescendre la pression. Chez Bureau Vallée, on a une grosse réunion avec tous nos partenaires cette semaine à Saint-Malo. On va essayer de prendre un maximum de plaisir tous ensemble. Lors de la semaine prochaine, de se mettre en mode préparation physique douce, puis faire en sorte de se reposer. La dernière fois, le Covid, malgré tous les malheurs qu’il avait causés, nous avait permis à nous skippers, de rentrer très tôt dans un mode de concentration que moi j’avais beaucoup apprécié. Je vais essayer de retrouver ça, sans le masque sur la bouche et en profitant de vivre. Je vais faire en sorte de tirer profit au maximum de mes 15 années d’expérience en IMOCA pour être préparé au mieux de ce qui est possible de l’être pour le départ du Vendée Globe, tout en profitant de passer du temps en famille, avec mes enfants. »