« La première nuit et le premier jour de la couse n’ont pas été de tout repos. Je n’avais jamais vu des orages aussi intenses. C’était beau et en même temps vraiment effrayant ! A présent, on a enfin retrouvé du vent et ça fait du bien. Le premier waypoint est derrière nous, ce qui veut dire que la transat a réellement commencé ! », se réjouit Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) qui a, comme les autres, clairement changé de braquet depuis le passage de cette marque virtuelle hier, peu après 18 heures, dans le sillage du trio Jérémie Beyou (Charal), Boris Herrmann (Malizia – Seaexplorer) et Sam Goodchild (VULNERABLE). « Les prochaines heures vont être relativement softs mais on s’attend à une nuit compliquée entre samedi et dimanche », a ajouté le Sablais. De fait, s’ils composent actuellement avec un flux de nord-ouest d’une bonne quinzaine de nœuds qui les propulsent à grands pas au portant en direction de l’est, lui et les autres vont devoir négocier le passage d’une dépression, celle-là même qui les a déjà un peu bousculés il y a 24 heures. « Ça promet d’être un peu costaud, au reaching. Il va falloir pousser un peu le bateau, sans casser non plus, et surtout gérer les grains orageux en avant de ce front », a détaillé le skipper vendéen qui s’attèle, dans l'immédiat, à engranger un maximum de milles sur la route tant que les conditions sont relativement stables, et qui en profite aussi pour recharger les batteries au mieux. « Là, le bateau est sur des rails. C’est le bon moment pour se reposer un peu, même s’il faut tenir le rythme », a ajouté Sébastien Simon, alors lancé à plus de 20 nœuds dans les pas de Yoann Richomme (Paprec Arkea), une vingtaine de milles plus au sud que le groupe des six leaders emmené par Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance).
Les orages bientôt de retour
« Ça navigue pied au plancher à des vitesses qui sont assez élevées. Le vent est plus fort que prévu sur zone et les différences de vitesse entre les différents bateaux sont assez flagrantes », a analysé Hubert Lemonnier, le Directeur de course. Tant et si bien que la flotte, qui se trouvait groupée en moins de 50 milles hier soir, s’étire à présent sur près de 200 milles, avec un avantage certains pour les machines les plus puissantes (et les plus récentes) qui peuvent enfin faire parler tout leur potentiel. « Tout ce qui est pris maintenant ne sera plus à prendre ensuite. Le passage du front à venir, avec à la clé de nouveaux orages et encore une fois beaucoup d’instabilité, est susceptible de rebattre les cartes », a-t-il ajouté. « Ce n’est pas simple de savoir quoi faire en termes de stratégie et de trouver la meilleure trajectoire. Le vent reste malgré tout assez changeant », a indiqué Justine Mettraux (Teamwork – Groupe SNEF) qui a plutôt bien négocié les 24 premières heures de course, et notamment le passage du fameux waypoint, à l’image d’Oliver Heer (Oliver Heer Ocean Racing), de Benjamin Dutreux (GUYOT environnement) et d’Éric Bellion (Stand as One). Contraints d’effectuer trois heures de pénalité à la suite d’un départ volé – tout comme Maxime Sorel (V&B – Monbana – Mayenne) par ailleurs – ces trois-là ont réussi un joli coup en choisissant de rester au plus près de la route directe hier. Résultat des courses, ils sont totalement revenus dans le match. « L’option au plus proche de l’orthodromie a en effet marché. On a fait avec ce qu’on avait parce qu’en réalité le vent était très erratique. Un peu de chance ne nuit jamais ! Il va falloir de la vitesse pour la suite. Ça ne va pas être simple de passer du bon côté du front. J’espère qu’on ne va pas prendre trop de vent et trop de mer mais pour l’heure, le moral est au beau fixe et le bateau est impeccable », a terminé le navigateur qui y verra peut-être un peu plus clair à la fin du week-end. Peut-être…