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Un océan d’incertitudes

La guerre de positions se poursuit à la New York-Vendée. Alors que Charlie Dalin vogue en tête, Boris Herrmann, le ‘Nordiste’ devrait empanner dans la journée vers la Vendée. Les Sudistes en ont profité pour accélérer la cadence dans le contournement des Açores. Au sein du groupe du centre, les options divergent face à l’anticyclone. État des lieux.

Thomas Ruyant (Vulnérable), actuellement 2e de la course.
Thomas Ruyant (Vulnérable), actuellement 2e de la course.
© Eloi Stichelbaut / Polaryse / TR Racing

Dans ce jeu de piste avec l’Atlantique pour terrain de jeu, il y a eu un petit événement hier après-midi. Pour la première fois, la tête du groupe des sudistes est passée devant Boris Herrmann (Malizia - Seaexplorer), empêtré dans du petit temps au Nord. Les sudistes ont soif de conquête et toutes les victoires, même les plus symboliques, sont bonnes à prendre. Mais rien n’est figé. 

Certes, Charlie Dalin continue sa chevauchée fantastique avec « la route la plus rectiligne de la flotte vers la Vendée », dixit Pierre Hays de la direction de course. Son arrivée est estimée entre « samedi soir et dimanche ». De son côté, Boris Herrmann, le « nordiste » donc, continue de faire route vers l’Islande. « Il a un empannage à réaliser dans la journée pour mettre le cap vers la Vendée et progresser au portant ». Le skipper allemand reste dans le match pour les places d’honneur, même si les « sudistes » sont donc virtuellement devant.

Le contournement des Açores en cours 

Ces neuf bateaux, menés par le quatuor Thomas Ruyant, Sam Goodchild (Vulnérable), Jérémie Beyou (Charal) et Sébastien Simon (Groupe Dubreuil), continuent d’enrouler par le Sud la zone de protection de la biodiversité définie autour des Açores. Le premier à avoir cru à cette route-là, c’est Louis Burton, en embuscade à l’arrière du groupe. « Suite à la collision et aux réparations que j’ai dû faire, ça s’est vite imposé comme la meilleure option, confie le skipper Bureau Vallée. Le Nord était trop compliqué avec mon retard, la route intermédiaire semblait fermée et il restait le Sud ». Rapidement, d’autres foilers dont une grande partie des favoris l’ont suivi et ont confirmé son intuition. 

« Au sein du groupe, ils sont relativement compacts », note Pierre Hays. Mais cette route s’annonce exigeante, la faute à l’anticyclone positionné très nord, à plusieurs petites dépressions dont une, étroite, « qu’il faudra laisser sur tribord en remontant au près dans la brise », dixit Louis. En somme, une phase qui s’annonce musclée avec 35 à 40 nœuds de vent et des conditions « casse bateaux ». « Il va falloir jouer de prudence pour résister et prendre le moins de risque possible jusqu’à l’arrivée ». « Ce sera du près avec une mer courte, ce qui sera inconfortable », corrobore Pierre. 

La bataille du milieu 

Derrière, ils sont cinq foilers, ex-Sudistes, à avoir mis le cap au Nord. Après Benjamin Dutreux (Guyot Environnement) et Clarisse Crémer (L’Occitane en Provence), c’est au tour de Maxime Sorel (V and B – Monbana – Mayenne), Romain Attanasio (Fortinet) et Yannick Bestaven (Maitre Coq V) de pointer leurs étraves vers le Nord. Le duo Dutreux-Crémer pointe à 70 milles du groupe du centre. « Ils vont se rejoindre dans la journée », analyse Pierre Hays. 

Pourtant, la suite est toujours aussi incertaine : « ils progressent en bordure de l’anticyclone avec du près léger et doivent faire des manœuvres pour continuer à gagner du terrain ». En somme, il faudra s’employer avec ce vent plutôt faible. Certains, comme Nicolas Lunven (Holcim-PRB), Éric Bellion (Stand as One), Conrad Colman (Imagine MS Amlin), Violette Dorange (Devenir) et James Harayda (Gentoo Sailing Racing) ont bifurquer vers le Sud en bâbord amure pour trouver la meilleure trajectoire. 

Au sein de ce groupe intermédiaire, d’autres continuent de progresser sur une route Nord comme Denis Van Weynbergh (D’Ieteren Group). S’il doit faire face à un problème de pilote automatique, le Belge assure que cette option s’est imposée comme une évidence. « Je pense que c’était le choix le plus malin et intelligent de rester à proximité de la route directe ». Un choix encore plus pertinent pour les bateaux à dérives droites, ce qui réjouit le skipper amateur. « Ils n’ont pas dit leur dernier mot ! Dans ce genre de conditions, quand il y a des choix à faire, ce sont des bateaux qui ont de belles histoires à écrire… C’est de bon augure avant le Vendée Globe ! » Décidément, le plus connu des tours du monde, objectif majeur pour la grande majorité d’entre eux est dans toutes les têtes, et cette transatlantique donne déjà un petit aperçu du feuilleton qui nous attend tous à l’automne prochain. 

 


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